
Pourquoi une banque de tissus pour
la recherche neurologique ?
La recherche en neurosciences a fait, ces dernières
années, des progrès décisifs dans
la compréhension du fonctionnement normal et
pathologique du cerveau. Ces progrès n’ont
pas eu encore toutes les conséquences thérapeutiques
que l’on pourrait espérer. La recherche
de traitements, difficile et coûteuse, réclame
des modèles biologiques sur lesquels ils puissent
être testés. Mais les modèles aussi
précis soient-ils ne reflètent en général
qu’une partie de la maladie humaine.
La recherche biologique
aboutit à des hypothèses sur la façon
dont se déroule une maladie neurologique. La
complexité du cerveau humain (le nombre de synapses
est de l’ordre du milliard de milliards) explique
pourquoi une « panne » aisée à
comprendre dans un système simple peut devenir
une question scientifique exceptionnellement compliquée
dans le système nerveux. Les hypothèses
scientifiques doivent donc être confrontées
à la réalité de la maladie humaine.
La recherche comporte nécessairement
des simplifications qui cherchent à regrouper
en maladies stéréotypées des données
souvent éparses. L’approfondissement des
connaissances indique cependant que ce qui est aujourd’hui
considéré comme une seule et même
maladie correspond en réalité à
plusieurs d’entre elles, et que ces nouvelles
« maladies » sont elles-mêmes diverses.
Autrement dit, le nombre des maladies augmente non parce
qu’il en existe plus aujourd’hui que naguère,
mais parce que leur identification s’améliore.
Il est probable que les traitements devront être
adaptés à ces diagnostics plus précis.
L’une des étapes
à franchir avant d’entamer de nouvelles
tentatives thérapeutiques est la découverte
de « marqueurs » des maladies traitées
: il serait par exemple très utile de pouvoir
doser dans le sang un composé dont la concentration
témoignerait de l’évolutivité
de la maladie. Un traitement efficace devrait provoquer
une baisse de la concentration de ce marqueur. La recherche
de marqueur peut faire appel à des analyses sur
le tissu malade pour tenter d’identifier un composé
qui pourrait être dosé dans le sang ou
le liquide céphalo-rachidien.
L’examen du tissu humain pathologique
est donc nécessaire aujourd’hui plus encore
qu’hier, entre autres pour les 4 raisons que nous
venons d’énumérer -1) la recherche
thérapeutique ne doit pas être limitée
au modèle expérimental, -2) les hypothèses
scientifiques doivent être confrontées
aux réalités, - 3) la recherche aboutit
à l’identification de nouvelles maladies,
nécessitant des thérapeutiques particulières,
- 4) la recherche de biomarqueurs est une étape
essentielle au développement de nouveaux médicaments.
Ces raisons, les associations de patients
: Fondation Vaincre-Alzheimer, France Parkinson, Connaître les
Syndromes Cérébelleux, et la Fondation ARSEP,
les ont bien comprises. Elles ont décidé
de fédérer leurs forces pour mettre sur
pied une organisation nationale destinée à
mettre à disposition des meilleures équipes
de recherche des échantillons, normaux ou pathologiques,
au préalable parfaitement bien étudiés
au microscope.
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